Le livre testament de Ferhat Abbas. «Je suis au soir de ma vie. Ce livre est le dernier acte de ma vie politique. C’est un adieu à l’Algérie, à mes amis du Maghreb et à tous ceux que j’ai aimés et servis durant ma longue carrière. Et aussi un adieu à mes amis français de France et d’Algérie, et particulièrement à ceux qui ont vécu à nos côtés durant notre terrible guerre de Libération, souvent au péril de leur vie», écrit de son côté Ferhat Abbas au début du premier feuillet de son manuscrit signé et daté du mois de mars 1985. Le livre Demain se lèvera le jour est, donc, un ouvrage inédit publié dans la collection Etudes et Documents de Alger- Livres Editions. «Demain se lèvera le jour a été écrit (Abdelhalim Abbas) par mon regretté père durant sa résidence surveillée sous le régime boumediéniste, et peaufiné dans les dernières années de sa vie. la suite...
«J’ai vécu un demi-siècle sous le régime colonial. J’en ai subi les contrecoups autant sinon plus que mes autres compatriotes. Je n’appartiens pas à la chevalerie arabe, ni à la noblesse maraboutique, pas même à la «bourgeoisie».
- Le racisme des Français d’Algérie n’était pas identique à celui de l’Afrique du Sud. Ce que les colons n’ont jamais admis est le fait que nous revendiquions pour échapper aux lois d’exception et nous élever à leur niveau. Cette revendication les rendait haineux et méchants, car ils avaient conservé de l’arabe une peur viscérale venue du Moyen-Âge, peur attisée par la crainte de nous voir bénéficier des mêmes droits qu’eux.
- En juillet 1962, l’indépendance acquise, nous nous sommes comportés comme un peuple sous-développé et primitif. Nous nous sommes disputé les places et nous avons tourné le dos aux valeurs et aux vertus qui nous ont conduits à la victoire. J’ai vu nos mœurs dégénérer en traumatisant l’Algérie musulmane comme elle ne l’avait été durant la guerre. Notre République algérienne a été affublée d’un appendice, celui de «démocratie populaire», ce qui veut dire, en clair, qu’elle n’est ni démocratique ni populaire.
- Tout ce qui a motivé notre insurrection a été saboté : le respect des droits de l’homme, celui des libertés individuelles et de la dignité du citoyen, le retour du fellah à la terre, le respect de la propriété privée. Nous sommes installés dans le provisoire et la médiocrité et nous avons cessé de travailler. Dans leur majorité, les Algériens ont confondu indépendance et Etat-providence. Tout un chacun se mit à attendre les pétro-dollars.
Alger, mars 1985 F. Abbas. Extraits du livre: Demain se lèvera le jour.
«J’ai vécu un demi-siècle sous le régime colonial. J’en ai subi les contrecoups autant sinon plus que mes autres compatriotes. Je n’appartiens pas à la chevalerie arabe, ni à la noblesse maraboutique, pas même à la «bourgeoisie».
- Le racisme des Français d’Algérie n’était pas identique à celui de l’Afrique du Sud. Ce que les colons n’ont jamais admis est le fait que nous revendiquions pour échapper aux lois d’exception et nous élever à leur niveau. Cette revendication les rendait haineux et méchants, car ils avaient conservé de l’arabe une peur viscérale venue du Moyen-Âge, peur attisée par la crainte de nous voir bénéficier des mêmes droits qu’eux.
- En juillet 1962, l’indépendance acquise, nous nous sommes comportés comme un peuple sous-développé et primitif. Nous nous sommes disputé les places et nous avons tourné le dos aux valeurs et aux vertus qui nous ont conduits à la victoire. J’ai vu nos mœurs dégénérer en traumatisant l’Algérie musulmane comme elle ne l’avait été durant la guerre. Notre République algérienne a été affublée d’un appendice, celui de «démocratie populaire», ce qui veut dire, en clair, qu’elle n’est ni démocratique ni populaire.
- Tout ce qui a motivé notre insurrection a été saboté : le respect des droits de l’homme, celui des libertés individuelles et de la dignité du citoyen, le retour du fellah à la terre, le respect de la propriété privée. Nous sommes installés dans le provisoire et la médiocrité et nous avons cessé de travailler. Dans leur majorité, les Algériens ont confondu indépendance et Etat-providence. Tout un chacun se mit à attendre les pétro-dollars.
Alger, mars 1985 F. Abbas. Extraits du livre: Demain se lèvera le jour.
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