Une poignée d’hommes sans moyens, avec une immense conviction sur la légitimité du combat mirent en œuvre une révolution qui devait servir de modèle à bien des mouvements de libération de par le monde. Le 1er novembre 1954 est, à juste titre, le dernier épisode symbolique du combat incessant du peuple algérien pendant plus de 25 siècles. Lahouari addi.
La lutte pour l’indépendance est glorieuse, magnifique. Mais, je dirais que c’est « relativement facile ». Qu’on ne se méprenne pas sur ma pensée. La lutte pour l’indépendance coûte beaucoup de sang et de larmes, c’est un acte héroïque, mais c’est « facile » comparé aux problèmes qu’il faut résoudre, une fois l’indépendance conquise. La lutte est épique, mais avec du courage et de l’enthousiasme, c’est réalisable. C’est l’épopée. Après l’indépendance, c’est la tragédie. Car, c’est à ce moment-là, et les gens devraient s’en rendre compte, que la lutte difficile commence, que la lutte pour la libération prend son sens. A ce moment-là, on lutte pour soi-même, il n’y a plus d’alibi possible, l’homme est aux prises avec lui-même.
C’est là le côté le plus viril de la lutte, mais aussi le plus dur. Car l’esclave, à la limite, n’a pas de responsabilités :théoriquement, il se contente de faire le travail qu’on lui ordonne de faire, de manger et de dormir.
Naturellement, il est bien plus difficile d’être un homme libre que d’être un esclave. Mais toute la dignité de l’homme vient de ce qu’il préfère la liberté difficile à l’esclavage et la soumission faciles. C’est de cela que les pays nouvellement indépendants doivent prendre conscience, c’est de cela que le Roi Christophe a pris conscience... Sekou Touré a très bien exprimé cela en répondant au Général de Gaulle : « Nous préférons la pauvreté dans la liberté à l’opulence dans l’esclavage.
A l’indépendance nous étions tout feu tout flamme et nous tirions notre légitimité internationale de la glorieuse révolution de Novembre. La flamme de la Révolution s’est refroidie en rites sans conviction pour donner l’illusion de la continuité. Comment peut –on parler de révolution et du « Machaal du premier novembre à transmettre aux jeunes si ces jeunes sont tenus soigneusement à l’écart du mouvement de la nation ? Il est curieux de constater que la Révolution a été portée à bout de bras par des jeunes pour la plupart et qui ne dépassaient pas la trentaine ! Que doit-on passer d’une famille révolutionnaire qui a pris en otage l’espérance d’un pays et ne veut pas la lâcher au point d’adouber des personnes qui n’apportent aucune valeur ajoutée. Est-il normal que dans l’Algérie de 2008 des « mal-élus » se votent des salaires 20 à 30 fois plus importants que ceux d’universitaires (Bac+ 5 et +) à qui on donne des miettes pour les occuper. Est-il normal que des jeunes (filles et garçons) décident un jour de s’évader du pays ne risquant leur vie pour une vie meilleure ayant définitivement conclus qu’ils n’ont pas leur place en Algérie?. Suite de l'article
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