Chef-lieu
de commune et de daira de la wilaya de Ain-defla . Elle forme une daïra avec la
ville de BenAllel. Erigée en commune de plein exercice par le décret impérial
du 17 juin 1854 (avant Chlef et Aïn Defla même).Superficie : 55 km². Habitants
: 45 318 (2004). 4e plus importante agglomération de la wilaya.
Située
à 119 Km au sud ouest d'Alger sur le revers septentrional du petit Atlas,
Miliana se présente comme une ville aux richesses naturelles multiples.
Suspendue au penchant d mont zaccar qui la couvre entièrement au
nord, la ville est bâtie sur un énorme rocher de travertin aux contours abrupts.
À l'est, elle domine à pic un ravin, au sud, la vallée du chéllif, et à l'ouest
un plateau arrosé d'eau jusqu'à la chaîne de l'ouarsenis .
Les
anciens historiens comme Pline l'ancien, Ptolémée et Antonin ont eu
des divergences quant à l'origine du toponyme de cette localité. Plusieurs
appellations ont été citées telles que : Manliana ou Malliana et Zucchabar ou
Sugabar.
"Zucchabar"
ou "Sugabar" a été mentionné dans les monuments épigraphiques
indiquant l'emplacement de la Cité. Ce nom serait d'importation phéniciense
signifiant « marché du blé » ou d'origine libyco- berbere : Izeikir Abadir « La
montagne du dieu Abadir » caractérisant le massif montagneux du zaccar. Pline,
quant à lui, qualifie cette cité de Colonia Augusta.
Periode romaine :
La
ville Romaine fut fondée par l’empereur Octave e entre 27 et 25 avant.Jesus
C. Ses antiquités ont été citées dans de nombreux ouvrages d'auteurs
« La cité Romaine est située sur le flanc de la montagne zaccar qui s'élève à
4000 pieds d'altitude. Des restes d'architecture et de sculpture découverts en
ces lieux et réutilisés plus tard par les Turcs pour la construction des
remparts de la ville démontrent l'importance de cette cité dans l'Antiquité ».
Parmi
les documents archéologiques romains trouvés à Miliana, on signale l'existence
d'un cippe portant une inscription mentionnant que le
petit fils et l'arrière petit fils de Pompée sont inhumés à Miliana.
Grâce
à son site fortifié en 375 le général romain Théodose l'Ancien
évacuant Césarée vint occuper "Sugabar"
à mi-côté du mont
Transcellens pour réprimer l'insurrection du chef berbère Firmus. Au Ve siècle, avec le déferlement des Vandales, la ville romaine s'effaça avec la
plupart de ses monuments antiques.
Periode arabo- musulmane :
Sidi
Ahmed Benyoucef Errachidi le grand patron (1435-1524). On croit savoir, qu’au
VII siècle de Hégire, qu’Abou Ali fils d’Abou El Abbas Ahmed El Miliani,
profitant de l’affrontement entre les Ma’raoua ( Maghraoua) et Yaghmoracène de
Tlemcen, s’est emparer de Miliana et s’y faire reconnaître indépendant. El
Mountacer, sultan de Tunis, réussit à lui enlever la ville avec le concours
d’Abu Hafs, frère du sultan qui réussit à prendre d’assaut Miliana qui fut
remise aux Benou Mendil. Abou Ali fut chassé et se réfugia aux Attaf.
Inhumation à Miliana du saint Sidi Ahmed Benyoucef, mort en 1524 à l’âge de 89
ans. Mausolée de Sidi Ahmed Benyoucef ( mosquée classée site historique le 20
nov 1978)..
L’Emir Abdelkader Ibn Mahiédinne, frappa ici même la
monnaie et plus d’une fois, les envoyés des gouverneurs généraux de l’Algérie,
sont venus chercher la paix auprès de l’Emir. Une grande usine de fabrication
d’armes appartenant à l’Emir demeure à nos jours dans un état lamentable,
jusqu'à l’année 2005 ou l’état à confier plus de deux milliards de centimes
pour restaurer le palais.
Histoire
: Les villes d’Alger, Médea et Miliana, restaurées par le souverain Ziride
Bologhine. 1242 :(Juillet) compagnie victorienne des Hafsides de Tunis contre
les Abdelwalides et prise de Tlemecen mois de Juillet, après Miliana, 1268 :
Yaghmorassen tente d’occuper la région de Meliana en défiant les futurs
Mérinides il reconnaît les Almohades. 1270 : Occupation de la ville de Miliana
capitale des Maghraoui, 1317 : Occupation de la ville de Miliana et Médéa par
les Abdelwadides de Tlemcen. 1336 : Le sultan Mérinide s’empare de Nedrouma –
Oujda – Oran – Hunein – Miliana – Ténès et Alger, 1461 : L’émir de Ténès partit
de Miliana conquit le pays des Beni-Rached celui des Hawwara et vient enlever
Mostaganem et Mazagran.
Période de la colonisation française
En
1840, les hostilités ayant recommencé entre
l'Emir et les Français, le Maréchal Valée reprit la campagne et le 5 juin 1840
à la tête de dix mille hommes se dirigeant sur Miliana, il franchit le Gontas
et arrive le 8 juin. La ville est trouvée, complètement abandonnée par ses
habitants qui y avaient mis le feu en se retirant dans les montagnes sans
espoir de retour.
Assiégée
par Abd el-Kader à la tête des tribus Maghzen, la garnison est décimée par la
dysenterie et les fièvres (les eaux sont polluées et le paludisme règne dans le
pays). Le 4e bataillon de Légion compte 750 hommes le 22 juilet 1840, il perd
462 hommes jusqu’au 5 octobre 1840 jour où une colonne, conduite par le général
Changarnier, arrive en secours. La garnison de 1.200 hommes à l’origine, ne
compte alors qu’un officier et 208 hommes valides.
Le
calme étant revenu, les habitants des douars sont revenus de leur exode et ont
en général récupéré leurs terre qu'ils avaient en métayage (loi musulmane).
Aussi, pendant la période française et la création
du centre de colonisation,en 1842 on peut estimer qu'à Miliana 10 à
15% des terres cultivables ont été occupées par les français soit des étrangers
européens (espagnols, maltais, italiens, ou suisses).
Les
infrastructures sont aussitôt mises en place, comme partout où les militaires
passent. Plan de ville, fontaines, abreuvoirs, irrigation , nettoyage des
sources, plantation d'arbres etc...
Miliana
a été de longue date une ville de Garnison Militaire. Dès la Prise de Miliana
(1840), sa situation géographique, implantée au flanc du Zaccar à 750 mètres
d'altitude, en vue de protéger la population civile et militaire, la ville a
toujours disposé d'une garnison militaire importante.
1858
(28 juin) - Soulèvement de la tribu des Béni-Ferah (Miliana), 400 hommes armés
de fusils envahissent la tente du Dr Roche par hostilité à l’opération de
vaccination (car croit-on que la vaccination est déclenchée pour rendre les
hommes inféconds, après que le dénombrement de la population avait fait
apparaître que les Arabes sont plus nombreux que les Européens). 23 juillet :
Après les événements survenus à Miliana, le gouvernement français décide : «
Les campagnes de vaccination en faveur des indigènes sont interdites ». 1865
(10 fév) - Décision impériale relative à l’abandon de l’azel Ain-Gueblia, aux
47 familles originaires du lieu-dit (cercle et subdivision de Miliana, province
d’Alger).
1871
(19 juil) -Le territoire de la subdivision de Miliana déclaré en état de siège.
Juillet : Reddition de Cheikh El-Haddad aux autorités françaises en compagnie
de son fils El-Azziz.
1871
( 21 août) - A l'instar des résistances, soulèvements et révoltes populaires
qui ont marqué le dix-neuvième siècle et englobé diverses régions du territoire
algérien, la résistance des Beni Menaceur, à Miliana et Cherchell entre le 14
juillet et le 21 août 1871 a constitué l'un des maillons de la chaîne des
révoltes. Comme toutes les révoltes qui l'ont précédée, elle était sous-tendue
par des causes et circonstances qui, même si elles étaient pour la plupart
particulières, restent quasiment identiques
1957
(04 mai) - Accrochage du Zaccar (wilaya IV), entre le 29ème bataillon de
tirailleurs algériens (BTA) et des unités de l’ALN.
De
nombreux tués et blessés dans les rangs de l’armée française. L’ALN déplore la
mort des moudjahidines Takarli Slimane et Mahfoudh de Khemis El-Khechena. (25
juin) -Violent engagement dans la région de Miliana (près des mines de Zaccar)
mettant aux prises les combattants algériens et les parachutistes français.
Vingt cinq paras abattus, quinze autres blessés et deux moudjahid sont a
déploré dans les rangs de l’A.L.N.
Situation de la ville.
La
ville étouffe entre ses vieux remparts au creux d'une végétation luxuriante.
Ses jardins et ses vergers cultivés en banquettes s'échelonnent harmonieusement
vers la plaine. Pour se rendre à Miliana, il faut quitter la Route Nationale
n°4, entre Alger et Khemis-Miliana
au niveau du col Kondek
et emprunter soit la route qui passe prés du village d’Ain-Torki
(ex-Margueritte) ou bien celle du lieu-dit Adelia (ex-Miliana - Margueritte) comme l'indique le panneau
de signalisation. On peut également y aller en prenant une autre route vers le
nord au niveau du centre ville de Khemis-Miliana.
Avec
Médéa, sur l'axe nord-sud, et Miliana, à moitié
chemin entre l'Est et l'Ouest, les conquérants qui se sont succédé en Algérie,
cadenassaient très facilement les passages stratégiques. Qu'il s'agisse des
Romains, des Arabes, des Turcs ou des Français, le premier souci des occupants
est de s'assurer de ces deux villes dont la communauté de destin est
troublante, jusqu'au moindre détail. Depuis les temps les plus reculés, elles
étaient connues pour la qualité des produits de leur terroir, qui poussaient à
l'identique, à une altitude similaire et sous un climat semblable.
Le
microclimat, « frais et tempéré » de Miliana, détonne de « la poêle à frire »
du Chélif où il pleut à peine 400 mm, par an, en moyenne, contre 1 500 mm, au
sommet du Zaccar. Quoique le couvert végétal commence
sérieusement à se dégrader. La ville est plantée de platanes qui sont
son Symbole, même si sur ses armoiries on y trouve « un palmier et un lion, »
lointain souvenir de l'époque où ce félidé infestait les montagnes
avoisinantes. Cette ville qui comptait intra muros, pas plus de 3000 habitants
en a, aujourd'hui, dix fois plus. Pour faire de la place, on a commencé par
mettre à bas les murailles en pierres de taille et les portes superbes et
imposantes d'Alger et d' El Gherbi.
Peu à peu la ville sous la poussée démographique et le manque d'espace vital
s'est « autodigérée »
Dans
la fameuse « Blacet
El Fham », la place
au Charbon, ainsi nommée à cause du commerce d'avant le gaz de
ville. Des kiosques, comme des verrues l'ont défiguré
ce qui aurait dû rester un endroit préservé. À l'ombre des platanes,
d'un siècle et demi d'âge, on sert le meilleur thé du département et on peut y
voir des personnages d'un autre siècle, le jour de marché, descendus des piémonts
pour vendre leurs produits, dans un accoutrement des plus traditionnels.
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